Réparation du préjudice d'anxiété
lundi 25 novembre 2024
Cass. soc., n° 23-17.699, n° 23-17.700 et n° 23-17.701 du 6 novembre 2024
Le salarié qui a signé une transaction dans laquelle il renonce à toute action ne peut solliciter ultérieurement la réparation de son préjudice d'anxiété
Dans ces arrêts du 6 novembre 2024, la Cour de cassation affirme que le salarié qui a signé une transaction à l'occasion de la rupture de son contrat de travail, formulée en des termes généraux, aux termes de laquelle il se déclarait rempli de ses droits et renonçait, de façon irrévocable, à toute instance ou action née ou à naître au titre de l'exécution ou de la rupture du contrat de travail, ne peut solliciter ultérieurement la réparation de son préjudice d'anxiété ; et ce quand même l'inscription de l'établissement sur la liste des établissements ouvrant droit à l'allocation de cessation anticipée des travailleurs de l'amiante (ACAATA) est postérieure à la transaction.
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Dans ces affaires, à la suite de la rupture de leur contrat de travail, les différents salariés et leur employeur ont signé une transaction par laquelle, moyennant le versement d'une somme d'argent, ils se déclaraient remplis de leurs droits et renonçaient, de façon irrévocable, à toute instance ou action née ou à naître au titre de l'exécution ou de la rupture du contrat de travail.
Postérieurement, l'établissement dans lequel ils travaillaient a été inscrit sur la liste des établissements ouvrants droit à l'ACAATA pour leur période d'emploi. Les salariés ont alors saisi le Conseil de prud'hommes pour demander la réparation de leur préjudice d'anxiété. Ils faisaient valoir qu'au moment de la signature de la transaction, ils ignoraient la possibilité de se prévaloir d'un préjudice d'anxiété, de sorte qu'ils n'avaient pu y renoncer dans les termes généraux de la transaction.
La Cour de cassation, confirmant l'arrêt de la Cour d'appel, rejette la demande des salariés en considérant que la transaction, rédigée en des termes généraux, empêchait aux salariés de formuler valablement toute contestation portant sur l'exécution du contrat de travail ou sa rupture.
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Retrouver les textes officiels sur le site de la Cour de cassation :
Cass. soc., n° 23-17.699, n° 23-17.700 et n° 23-17.701 du 6 novembre 2024
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Récapitulatif des mises en ligne sur KALIPSO du 28 octobre au 8 novembre 2024
QUESTION / REPONSE
- Les salariés du particulier employeur doivent ils obligatoirement bénéficier d'un suivi individuel de leur étant de santé ? (1/3)
LÉGISLATION & RÉGLEMENTATION
JURISPRUDENCE
- Cass. soc., n° 23-10.532 du 14 novembre 2024 Le départ à la retraite doit s'analyser en une prise d'acte lorsque le salarié invoque une discrimination en raison de son état de santé à l'origine de son départ
- Cass. soc., n° 22-21.391 du 14 novembre 2024 Harcèlement moral : les agissements répétés qui le caractère ne sont pas nécessairement des agissements de nature différente
- Cass. 2ème civ., n° 21-23.442 et n° 21-24.765 du 5 septembre 2024 Responsabilité d'une entreprise tierce suite à l'inhalation d'une substance toxique dans ses locaux : pas de possibilité de se retourner contre l'employeur en dehors d'une faute intentionnelle
- Cass. soc., n° 22-23.886 du 6 novembre 2024 Lorsque le licenciement est infondé, il appartient à l'employeur de démontrer l'absence de lien entre la dénonciation par le salarié d'agissements de harcèlement moral et son licenciement – JP constante
- Cass. 2ème civ., n° 23-14.755 du 7 novembre 2024 L'allocation temporaire d'invalidité et la rente viagère d'invalidité ne réparent pas le déficit fonctionnel permanent
- Cass. soc., n° 23-17.699, n° 23-17.700 et n° 23-17.701 du 6 novembre 2024 Le salarié qui a signé une transaction dans laquelle il renonce à toute action ne peut solliciter ultérieurement la réparation de son préjudice d'anxiété
- Cass. soc., n° 23-14.706 du 6 novembre 2024 Précisions sur les indemnités dues à la salariée dont le licenciement est déclaré nul car en lien avec son état de grossesse