Les représentants du personnel et les possibilités de reclassement

lundi 17 mars 2025

Cass. soc., n°23-13.802 du 5 mars 2025 - Lorsqu'un salarié est déclaré inapte à son poste de travail, les représentants du personnel doivent être consultés sur les possibilités de reclassement avant toute procédure de licenciement même si aucune proposition n'a été faite par l'employeur

Dans cet arrêt publié du 5 mars 2025, la Cour de cassation rappelle l’obligation faite à l’employeur de consulter les représentants du personnel sur les possibilités de reclassement du salarié inapte avant d'engager la procédure de licenciement, et ce même si l’employeur n’a fait aucune proposition de reclassement compatible avec les préconisations du médecin du travail (articles L. 1226-10 pour les inaptitudes d’origine professionnelle et L.1226-2 pour les inaptitudes d’origine non professionnelle du Code du travail).

***

En l’espèce, un salarié victime d’un accident du travail a été licencié pour inaptitude et impossibilité de reclassement. Il a saisi la juridiction prud’homale en invoquant un manquement de l’employeur à son obligation de consulter les représentants du personnel dans le cadre de son obligation de reclassement.

La Cour d’appel rejette la demande du salarié en considérant qu'en l'absence de proposition de reclassement compatible avec l'absence de mobilité géographique du salarié, l'employeur n'était pas tenu de procéder à une consultation des représentants du personnel. En effet, selon les juges du fond, cette consultation devant obligatoirement avoir lieu avant la proposition de reclassement, elle n’était pas obligatoire en l’absence de celle-ci.

La Cour de cassation censure l’arrêt d’appel en ce qu’il appartenait à l'employeur de consulter les représentants du personnel sur les possibilités de reclassement avant d'engager toute procédure de licenciement et ce même si aucune proposition de reclassement n’avait été faite au salarié. En effet, la consultation tardive des représentants du personnel prive le licenciement de cause réelle et sérieuse.

A noter : la seule exception permettant à l'employeur d'être dispensé de son obligation de reclassement et donc de consultation du CSE reste la coche, par le médecin du travail sur l'avis d'inaptitude, d’une des deux mentions expresses prévues (tout maintien du salarié dans un emploi serait gravement préjudiciable à sa santé ; l'état de santé du salarié fait obstacle à tout reclassement dans un emploi).

 

***

Retrouver le texte officiel sur le site de la Cour de cassation

***************************

Récapitulatif des mises en ligne sur KALIPSO du 10 au 14 mars 2025

QUESTION / REPONSE

 

LÉGISLATION & RÉGLEMENTATION

JURISPRUDENCE