Absence de visite de reprise et licenciement

jeudi 13 novembre 2025

Cass. soc., n° 24-15.316 du 22 octobre 2025
Suspension du contrat au titre d'un AT/MP : en l'absence de visite de reprise, le licenciement n'est pas possible en dehors d'une faute grave ou d'une impossibilité de maintenir le contrat

Dans cet arrêt du 15 octobre 2025, la Cour de cassation rappelle que seule la visite de reprise met fin à la période de suspension du contrat de travail.

Or, pendant cette période de suspension due à un AT/MP, l’employeur ne peut rompre ce contrat que s'il justifie soit d'une faute grave de l'intéressé, soit de son impossibilité de maintenir ce contrat pour un motif étranger à l'AT/MP ; toute rupture du contrat de travail prononcée en méconnaissance de ces dispositions étant nulle (articles L. 1226-9 et L. 1226-13 du Code du travail).

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En l’espèce, un salarié a été victime d’un accident du travail avant d’être placé en arrêt de travail. Invité à se rendre à une visite de reprise, le salarié ne s’est pas présenté et a été licencié pour cause réelle et sérieuse (la lettre de licenciement mentionne un manquement à l’obligation de loyauté du fait de ne pas s’être présenté à la visite de reprise).

Il a saisi la juridiction prud’homale en invoquant la nullité de son licenciement au motif qu’étant en arrêt de travail, seule une faute grave ou une impossibilité de maintenir son contrat pouvait justifier un licenciement.

La Cour d’appel rejette la demande du salarié.

Les juges du fond considèrent que le salarié n’ayant pas, au terme du dernier arrêt travail, transmis de nouvel arrêt ni répondu à la mise en demeure faite par l'employeur de justifier son absence, il a laissé l'employeur dans l'ignorance de sa situation de sorte qu’il n’était pas tenu d'organiser la visite de reprise. En outre, les juges du fond considèrent que le salarié qui entrave la possibilité de la mise en œuvre de cette visite médicale de reprise sans apporter d'explication à cette entrave peut être licencié.

La Cour de cassation censure l’arrêt d’appel au motif que la visite de reprise n'ayant pas eu lieu, la lettre de licenciement ne pouvait prévoir un licenciement pour cause réelle et sérieuse.

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